« La question de la survie est intimement liée à celle de la perspective, à la fois du passé mais également du futur. Et précisément c’est ce rapport à la perspective que j’ai envie d’interroger dans cette exposition, en mettant à disposition de l’observateur des bribes, des traces, des strates d’un passé et d’un futur confondus. »
Au commencement, il y avait une plaine mentale, une illusion de plaine, avec sa vibration propre, sa vitalité organique, n’ayant pour seul horizon qu’un infini à la fertilité immémoriale.
L’abondance de ce territoire offre à celle ou celui qui y pénètre une perspective ordonnée autour d’un émerveillement retrouvé.
La plaine est peuplée d’entités psychiques anciennes des recoins de l’inconscient- personnages anthropomorphes, âmes volubiles, ruches totémiques, grands sages et structures panoptiques, de grands bizarres qui ont été « appelés » dans cette plaine idéale et cherchent à remettre les étoiles à leur place après la catastrophe.
La catastrophe, quelle est-elle ? Le pressentiment d’une apocalypse imminente qui s’est infiltrée dans nos imaginaires à tous et toutes et contamine nos pensées les plus intimes.
L’exposition « La Plaine » rassemble les œuvres les plus récentes d’Andrey Zouari, qui pour la première fois, expose une série de peintures réalisées sur papier cartonné.
La plaine pose la question de la survie imaginative, de la place des archives et d’un futur à réinventer. Elle est une invitation à s’approprier les croquis, les « traces » d’une recherche artistique, de faire sienne cette plaine idéale en rencontrant intimement les différentes entités qui l’habitent.
Pourquoi eux ? Comment reconstruire le monde ? Avec quels outils ? Sur quels récits s’adosser ?
Andrey Zouari 